En vacances, on a le temps de déconnecter et prendre du recul. Si l’idée de changer de boulot, de secteur, de région… ou les trois à la fois vous taraude, quelques conseils d’experts pourraient vous aider à amorcer la pompe d’une réflexion productive.
1. Identifier les raisons de cette envie de changement
C’est évidemment la première chose à faire avant même d’explorer la moindre piste de changement. « Pourquoi n’ai-je plus la niaque ? Pourquoi aller au boulot me pèse autant ? Ce travail d’introspection s’impose. Est-ce à cause de l’ambiance ? Des relations avec les collègues ? De l’environnement de travail ? Des transports ? Des jeux politiques internes ? Des missions ? », illustre Yves Deloison, fondateur detoutpourchanger.com.
2. Savoir ce que vous n’avez plus envie de faire
L’idée est de cerner ce que vous ne souhaitez plus faire dans votre quotidien avant de s’interroger sur ce qui pourrait vous aider à retrouver le sourire. « Même si cela n’est pas facile, prenez le temps de faire un bilan de ce que vous avez fait, de ce qui vous a déplu, plu… Vous n’aurez peut-être pas toujours envie d’y répondre, alors inscrivez cette dynamique sur le long terme et surtout dans votre agenda », recommande Béatrice Moulin, co-fondatrice de Switch Collective, une start-up qui vous aide à réfléchir sur votre carrière.
3. Reprendre du plaisir
« Reconnectez-vous avec ce qui vous fait réellement vibrer en renouant par exemple avec des activités dans lesquelles vous êtes dans un état de "flow" », conseille-t-elle ensuite. Cela peut passer par un détour dans la sphère extra professionnelle par exemple en suivant des cours d’improvisation, du yoga, de la peinture…. Bref, trouvez une activité qui vous rende à nouveau heureux.
4. Se poser des questions basiques
Un changement de vie professionnelle ne passe pas nécessairement par un virage à 180° comme une création d’entreprise par exemple. Toutefois, cela peut (même à la marge) avoir une influence financière. « Vous devez évaluer ce que va générer ce changement avant de vous lancer. Quid de l’investissement éventuel pour se former ? Quel sera le coût de la baisse de vos revenus ? Surtout si vous avez créé votre activité et que vous ne pouvez pas vous dégager un salaire de suite », insiste Yves Deloison, également auteur de Changer de job, la méthode pour réussir (Héliopoles, octobre 2015). En fonction de votre capacité à « encaisser le choc financier », vous aurez déjà un premier élément de réponse sur la faisabilité de votre changement.
5. Appliquer la méthode du test and learn, soit tester et apprendre
« La gestation d’un changement de vie professionnelle n’est pas linéaire. Il faut l’accepter. Pour cela, il faut se confronter au réel et ne pas attendre six mois pour se rendre compte que son projet n’est pas faisable », recommande vivement Béatrice Moulin. Vous souhaitez évoluer vers un univers plus start-up, participez par exemple à des meetup events. « Obligez-vous à caler au moins un déjeuner par semaine avec des gens qui font le métier visé. Voire, offrez gratuitement un coup de main une fois par semaine pour vous tester », ajoute-t-elle. Multiplier les rencontres et les échanges pour savoir à quoi correspond précisément un métier (quelle est la journée type ? qu’aime-t-il particulièrement dans son job ? etc.) permet d’affiner son projet de changement.
6. Savoir s’entourer
Nos deux experts sont unanimes sur le sujet, l’entourage est primordial mais attention,les alliés ne sont pas toujours là où on les attend. « Si vous parlez de votre projet de changement de vie professionnelle à vos proches, ne perdez pas de vue que eux aussi, ont une opinion liée à leurs propres angoisses », prévient Yves Deloison. Par aversion pour le risque et pour davantage de stabilité, les parents auront par exemple tendance à pousser au statu quo. Limite à vous culpabiliser avec des phrases du genre "T’as déjà un bon job bien payé. Pourquoi voudrais-tu changer, t’es trop exigeant… ". « Chez vos amis, votre projet peut générer des espèces de jalousies ou des peurs. Donc par rapport à ses proches, il faut savoir se positionner sans se laisser influencer », prévient-il. L’accompagnement d’un tiers neutre, type consultant en bilan de compétences, peut être une solution. Cet expert ne va pas se positionner personnellement mais vous aider à trouver vos propres clés. Autre piste à explorer : des groupes de pairs. « S’entourer de gens qui ont les mêmes questions que soi permet de se maintenir dans une dynamique positive et créé une émulation collective », soutient Béatrice Moulin. Attention toutefois à ne pas tomber dans l’aveuglement ! Certaines velléités de nouvelle vie professionnelle n’aboutissent pas toujours. Parfois, le simple fait de s’être poser les bonnes questions permet de rééquilibrer la donne et de repartir sur des bases saines sans avoir changé grand-chose finalement.