Bouleversées par la crise liée au Covid-19, les entreprises du monde entier ont dû revoir leurs habitudes de travail. Certaines ayant recours au télétravail. Sabina GUERRERO, nouvelle directrice de la filiale de RMO au Sénégal, également experte en flexibilité du travail, nous fait l’honneur de nous partager son regard sur cette méthode de travail.

Bouleversées par la crise liée au Covid-19, les entreprises du monde entier ont dû revoir leurs habitudes de travail. Certaines ayant recours au télétravail. Sabina nous fait l’honneur de nous partager son regard sur cette méthode  de travail.

Quelle était votre point de vue face au télétravail avant cette crise ?

Pour moi le télétravail a toujours été une évidence pour toute entreprise qui se prépare au futur du travail.

Avant le Covid – 19, on discutait déjà des problématiques de mobilité, d’environnement, de productivité et de bien-être au travail.

Le télétravail bien qu’il ne soit pas adapté à toutes les fonctions et secteurs d’activité, fait partie du futur du travail.

J’ai toujours insisté sur le fait que notre vie avant Covid-19 était déjà influencée par le digital et l’interconnexion.

Mes enfants étaient déjà très proches de leurs grands-parents qui sont à des milliers de kilomètres, la majorité de personnes dans le monde avaient déjà accès aux réseaux sociaux et même les habitudes de consommation avaient évolué : on sélectionne nos voyages, on fait nos achats alimentaires et on lit depuis un outil informatique.

Malgré tout il y avait deux choses qui continuaient de se faire de la même façon : nous allions tous au travail le matin pour rentrer le soir et nos enfants continuaient à apprendre comme nos parents et grands-parents.

Avec cette crise, on s’est rendu compte qu’il fallait faire différemment, changer notre façon de travailler et d’éduquer.

Comment percevez-vous le télétravail à présent ?

On remarque tous que les entreprises ayant instauré le télétravail avant Covi-19, ou je dirai plutôt les entreprises à la culture du travail flexible (sous toutes ces formes), ont eu plus de facilité à faire face aux mesures de confinement et à continuer d’assurer une grande partie de leurs activités. Le télétravail n’a donc pas été une problématique pour elles.

Je garde en tête encore toutes les entreprises réticentes à cette forme de travail, tous les managers qui ne s’imaginaient jamais pouvoir « contrôler » leurs équipes à distance. Je pense qu’avec cette crise nous nous sommes tous rendus compte de la fragilité du model traditionnel de travail.

Je veux quand même insister sur le fait que le télétravail n’est pas applicable pour tous les secteurs et tous les postes, et c’est pour cela que je préfère parler de flexibilité du travail au sens large.

Un point incontournable à prendre en compte à présent c’est le fait qu’avec les contraintes actuelles on ne rentre pas dans le concept normal du télétravail. Nous sommes à la maison, pour certains, avec enfants et familles, pas forcément très bien équipés, et nous sommes surtout dans une atmosphère de stress et de crise. Nous ne sommes donc pas dans des conditions conventionnelles de télétravail.

Et il est très important de considérer cette donnée pour la suite, car le risque à présent est qu’il y ait un sentiment négatif qui se crée face au télétravail. Certains finirons même avec une certaine aversion après cette période de confinement.

Et c’est justement là que les entreprises et les leaders ont un rôle très important à jouer, pour éviter cela. Nous devons, même à distance, préparer nos équipes et adapter notre culture de travail pour qu’après la crise le télétravail fasse partie de notre quotidien.

Quelles solutions les entreprises peuvent-elles mettre en place ? Et comment pouvez-vous les accompagner ?

Je pense que c’est le moment idéal pour les managers d’analyser le type d’entreprise qu’ils veulent avoir demain. Au-delà du télétravail, il y a d’autres sujets à inspecter :

-       L’importance de consommer local, pour les industries. L’économie circulaire doit faire partie des réflexions stratégiques.

-          On remarque l’impact qu’on peut rapidement avoir sur l’environnement en limitant nos déplacements. Veut-on devenir une entreprise écologique ? En faisant appel au télétravail, on fait déjà un énorme pas vers le changement.

-          En ce qui concerne les méthodes managériales, peut-on continuer à vouloir « contrôler » nos équipes ? Ou doit-on plutôt parler du Trust-management et de la gestion par projet ?

-          Le côté humain, cette crise aura-t-elle un impact sur les relations au travail, je peux vous assurer que oui. Il y a un côté humain qui aura fortement changé. Beaucoup de réflexions circulent déjà sur le rapprochement humain, l’importance de la vie elle-même. Est-ce que vos employés voudront longtemps travailler de la même façon ? Il faudra changer.

Mon conseil serait de saisir ce moment de crise que nous traversons pour envisager le télétravail comme une solution d’avenir à intégrer à nos organisations. Nous devrons évaluer l’économie qu’on peut faire en termes d’espaces de travail, longues heures de bouchons improductives et génératrices de stress.

Comment pouvez-vous accompagner les entreprises dans la mise en place de ces solutions ?

Les experts du Groupe RMO accompagnent déjà les leaders et entreprises dans cette phase de transition pour se préparer à l’après crise mais aussi pour accompagner ce changement, notamment par la communication, et cela dès maintenant.

Nous vous proposons différentes thématique sur le télétravail, notamment sur la communication à distance, les bonnes pratiques au télétravail, le rôle du manager, entre autres…